, ,

1244 | 157 | Les rivières à l’anthropocène : mieux intégrer l’hybridation des cours d’eau à travers la notion d’hydrodiversité. | Nathalie CARCAUD (1), Philippe VALETTE (2)

Sur les rivières, l’anthropocène se traduit par une multitude de dysfonctionnements à la fois hydrogéomorphologiques et en lien avec la biodiversité. Un regard géohistorique montre que les cours d’eau ont été fixés, rectifiés, recalibrés afin de les soumettre à des usages socio-économiques pour « valoriser » leurs eaux. Ce vaste processus géohistorique de conquête d’une ressource et d’espaces se traduit par une uniformisation des paysages fluviaux. La situation est accentuée par l’existence d’archétypes déshumanisés de représentation des rivières où l’eau devient un élément de décor (projets de restauration/renaturation). Par ailleurs, de nombreux conflits se multiplient partout autour de la question du patrimoine lié aux cours d’eau. Certains prônent une vision « naturalisante » (continuité hydrologique, corridor écologique,…) tandis que d’autres s’attachent à valoriser une conception anthropocentrée (défense des moulins,…). _x000D_
Controverses patrimoniales et uniformisation des paysages, contexte de changement climatique, imposent de repenser et de mieux caractériser la diversité des paysages des cours d’eau à l’ère de l’anthropocène. Le défi des années futures est de réviser la séparation entre les aspects biophysiques et socioculturels en intégrant l’hybridation. Penser en termes d’hydrodiversité permet d’intégrer cette hybridation et de définir une multifonctionnalité des formes et des usages des cours d’eau, venant en appui des démarches d’adaptation au changement climatique. L’hydrodiversité offre une grande diversité de situations qui est en partie héritée et qualifiable à différentes échelles de temps et d’espaces. Sa connaissance et sa (re) connaissance sont susceptibles de rendre une diversité de services hydro-systémiques à la fois passés, présents, projetables mais aussi plus spécifiquement hydrologiques (cycle de l’eau), pédologiques (valorisation des sols alluviaux), écosystémiques (habitats écologiques) et sociétaux (aménités paysagères). _x000D_

Nathalie CARCAUD (1), Philippe VALETTE (2)
1-AGROCAMPUS OUEST, UMR ESO; 2-GEODE UMR 5602 CNRS, Université Toulouse Jean Jaurès


 
ID Abstract: 157